le 25-11-2010 20:45

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Retraites : parlons clair !  

Pour nous c’est 60 ans, sans augmentation de la durée de cotisation.

Parce que c’est une conquête de notre République sociale.

Parce que c’est possible.

- La retraite par répartition à 60 ans fait partie des conquêtes du peuple français

- Le problème de financement de la protection sociale ne peut pas être traité isolément de la question de la faible croissance économique,du chômage de masse et de la dégradation du rapport travail/capital

- Le vrai changement passe, face au diktat du capitalisme financier transnational, par une réorientation profonde de notre politique économique et sociale (monétaire, commerciale, industrielle, agricole, fiscale…) en France et en Europe

La tentation existe partout, même dans les rangs de la gauche, de consentir au recul de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans. Au PS, malgré le slogan « pour la retraite à 60 ans », le flou entretenu sur l’approbation possible d’une augmentation de la durée des cotisations laisse entendre que 60 ans resterait l’âge légal de départ à la retraite… mais plus incomplète que jamais !

Le « réalisme » et l’esprit de « responsabilité » imposeraient-il ce sacrifice ? Les acquis sociaux doivent être défendus, et la mobilisation sociale très forte dans le pays nous le rappelle. Mais, après tout, « à l’impossible nul n’est tenu »… La vraie question est donc : peut-on financer durablement en France, et si oui comment, la retraite à 60 ans sans augmentation de la durée de cotisations, et pour tous ? Notre réponse est clairement oui.

 

1- Les déficits de la sécurité sociale (15 Md € environ pour l’assurance maladie en 2010, 10 Md € environ pour les retraites) sont consécutifs :

a) à la faiblesse de la croissance économique (les comptes étaient à l’équilibre lorsque la croissance était encore à 3%)

b) au chômage de masse (qui représente un manque à gagner de cotisations sociales, d’une part parce que les demandeurs d’emploi cotisent peu – et c’est bien logique -, d’autre part parce qu’avec moins de chômage, les cotisations chômage pourraient être transformées en cotisations maladie et retraites, ou encore dépendance…)

c) à de multiples exonérations de cotisations patronales (supérieures au déficit actuel de la sécurité sociale !), dont la Cour des Comptes a elle-même indiqué qu’il s’agissait d’un "dispositif incontrôlé à l'efficacité incertaine"

d) à la dégradation du rapport capital travail depuis 30 ans (10 points de Valeur Ajoutée gagnés par le capital au détriment du travail, soit quelque 170 Md € annuels aujourd’hui)  

2- La fausse évidence démographique est une supercherie :

Il faudrait « travailler plus longtemps parce qu’on vit plus longtemps ». Fausse évidence ! Supercherie même !

Depuis des siècles, on vit plus longtemps. Et depuis des siècles, on travaille moins longtemps. Cela s’appelle le progrès ! Médical, social… et de la productivité.

On nous dit qu’en 2050, il n’y aura plus que 1,2 cotisant pour un retraité, contre 1,8 aujourd’hui, et que ce décalage démographique rend indispensable la casse de la retraite à 60 ans à taux plein. Mais on sait que les gains de productivité sont de 1,8% par an. En 40 ans, la productivité aura donc doublé. Les 1,2 cotisants pour un retraité produiront donc l’équivalent de 2,4 cotisants d’aujourd’hui, soit davantage que les 1,8 cotisants d’aujourd’hui !

Voilà l’argument majeur qui contrecarre celui d’une augmentation rapide de l’espérance de vie, et du nombre de retraités rapporté au nombre d’actifs : pourquoi, en produisant plus de richesses, ne pourrions-nous pas demain financer autant de retraites qu’aujourd’hui ?

 3- Cette contre-réforme marque une soumission à l’ordre néo-libéral mondial et européen

Accepter cette contre-réforme telle qu’elle est, et même si elle devait être maquillée derrière quelques gadgets « équitables », c’est donc admettre :

a) qu’on ne peut pas rétablir un rapport travail/capital plus favorable au travail

b) qu’on ne peut pas faire reculer le chômage de masse

c) qu’on ne peut pas consacrer les gains de productivité du futur à l’amélioration de la qualité de vie des travailleurs, actifs et retraités

Admettre cela serait se soumettre à l’ordre néo-libéral mondial et européen.

Au contraire, les Républicains de gauche que nous sommes proposent une autre politique, réellement alternative :

a) sortir du carcan monétaire de l’Euro fort, d’une façon ou d’une autre (réorientation de la politique de la BCE, basculement vers une monnaie commune, création de plusieurs Euros…, voire retour aux monnaies nationales)

b) protéger nos emplois, nos industries, notre agriculture, du nivellement social et environnemental par le bas induit par le libre-échangisme aveugle – et en Français, protéger s’appelle ériger des protection, donc faire du protectionnisme (osons le mot !) c) relancer la création de richesses utile socialement et responsable au plan environnemental, à l’échelle nationale et européenne (relance keynésienne par l’emprunt, et favorisant le développement des facteurs de croissance endogène, tels que les infrastructures, la recherche, etc.)

d) imposer, par la réglementation et la fiscalité, un rééquilibrage du partage de la valeur ajoutée au profit du travail

Manif retraite du 02 octobre 2010

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