La France est-elle finie ?
Le nouveau livre de Jean-Pierre Chevènement, sortie le 5 janvier 2011
(Editions Fayard, 320 pages, 19 euros, ISBN 221365445X)
La France va-t-elle se résigner à sortir définitivement de l’Histoire pour devenir un simple parc d’attractions, à l’extrémité occidentale d’une Europe elle-même marginalisée? Ou bien trouvera-t-elle la force de redevenir la nation de citoyens dont elle a fourni le modèle, pour offrir un avenir à sa jeunesse et continuer son histoire ?
Dans ce livre décapant, Jean-Pierre Chevènement éclaire le chemin par lequel nous en sommes arrivés là. Au moment où la monnaie unique, créée il y a vingt ans à Maastricht, prend l’eau, il montre comment le «pari pascalien» de François Mitterrand sur un au- delà des nations appelé «Europe» n’a pas seulement recouvert le ralliement de la gauche française au néo- libéralisme, mais s’enracine dans un doute plus ancien de nos élites sur la France.
Méditation sur le destin de notre pays entre de Gaulle et Mitterrand, il rend enfin lisible, dans toute sa cohérence, l’histoire de notre dernier siècle. Il fournit ainsi les clés qui peuvent permettre un retour de la France du XXIe siècle au premier rang des nations.
Jean-Pierre Chevènement est l’un des artisans décisifs du Congrès d’Épinay (1971) qui a refondé le Parti socialiste, il est l’auteur des programmes de ce parti en 1972 et 1979 et l’un des négociateurs du Programme commun de la gauche (1972). Plusieurs fois ministre de 1981 à 2000 (Recherche, Industrie, Éducation nationale, Défense, Intérieur), il défend depuis longtemps l’idée d’une « autre politique ». Président d’honneur du MRC, sénateur du Territoire de Belfort, il est aussi vice-président de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat.
Introduction
I – 1971-1983 : La gauche perd la bataille qu’elle n’a pas livrée
Épinay, contradiction motrice
Passer à travers les gouttes
Une victoire à contre-courant
Une « alliance en fer » pour démontrer l’inanité d’une « autre politique »
II – 1983-1989 : Bruxelles-Paris : le chemin le plus court pour la normalisation libérale
Trois cents directives pour déréglementer
L’Europe et la vie des saints
III – 1989-1995 : Le pari pascalien de François Mitterrand
L’Europe est aux nations ce que l’infini est au fini
La question allemande
Enlever à l’Allemagne son mark
« La France ne peut pas s’isoler »
La chute du mur et le forcing de Helmut Kohl
Le marché Mitterrand-Kohl
« Ou vous changez d’attitude, ou vous abandonnez la politique ! »
IV – 1916-1992 : Aux racines du « pari pascalien » de François Mitterrand
Archéologie de la « vision » mitterrandienne
Mesure de la France
Le tragique isolement de notre pays dans les années trente
L’énigme de la dissolution en cinq semaines de l’armée française
« Vaincre notre histoire » ou « passer le témoin » ?
V – 1990-2008 : Le triomphe de l’inégalité
De la mondialisation heureuse à l’ubris
Un monde darwinien
Moutons
Retour à Marx… et à la Belle Époque
VI – 1990-2010 : Le retour de l’Allemagne
L’Allemagne impose benoîtement ses choix : les contours de l’Europe
L’ordre économique et monétaire
L’ordre institutionnel
Une stratégie mercantiliste
Une nation « redevenue normale »
Le déclin du courant fédéraliste et l’adoption du modèle républicain civique
VII – 2008 et sq. : La crise du néolibéralisme
Responsabilités de la finance américaine
La fable d’une « crise morale »
La crise du capitalisme anglo-saxon
L’épuisement d’un modèle
VIII – 2010 et sq. : La crise de la monnaie unique
Une zone monétaire loin d’être optimale
Le vice de conception initial de l’euro
La crise grecque, répétition générale des crises à venir
L’euro sous tutelle américaine
Il y a quelque chose de pourri au royaume de l’euro
Changer les règles du jeu de l’euro
À défaut, un plan B
Commentaires