le 04-10-2012 22:02

suite du Discours de Jean Luc Laurent Président du MRC

qui le peuvent, et je dirais même, dans les pays qui le doivent, car la monnaie unique, puisqu'elle est là, crée des solidarités dans les deux sens: les fourmis doivent des comptes aux cigales.Le Président de la République a pris les choses en main le 28 juin. Nous mesurons la difficulté de l'exercice et nous ne cédons pas à la facilité de l'accabler mais nous voulons au contraire lui donner du temps. Nos partenaires européens sont peu commodes et les interlocuteurs formés dans le moule technocratique et libéral de Bruxelles sont légion. La route sera longue.Les choses changent en Europe. Doucement. Les annonces du président de la Banque Centrale Européenne cet été ont été suivies du lancement, début septembre, du programme O-M-T qui nous a été en partie vendu comme une révolution...et qu'il nous faut regarder pour ce qu'il est : une rustine. Un geste positif qui éloigne un peu plus la BCE de son modèle, la BuBA. Mais un geste limité. Un geste qui conditionne l’aide de la BCE à des plans d’ajustement stricts. Le pacte de croissance obtenu le 28 juin est un bon début. Les annonces doivent être concrétisées par la mobilisation effective des 120 milliards issus des fonds structurels et de la Banque Européenne d'Investissement. La taxe sur les transactions financières dont le principe est arrêté, doit maintenant être créée.Monsieur le Premier Ministre, faites nous crédit de nous regarder non comme des eurosceptiques, des réfractaires ou des traine-savates archaïques. Nous ne sommes pas l'arrière-garde. Monsieur le Premier Ministre, nous sommes à l'avant-garde de l'euroréalisme.Dans la difficulté, beaucoup de voix plaident pour le fédéralisme, le grand saut fédéral...nous craignons que le document dit des « 4 présidents » attendu pour l'automne, pousse dans ce sens. Le Président Barroso a prononcé récemment un discours où il plaide dans ce sens.Tout cela illustre une fois de plus ce que les théoriciens de la construction européenne appellent le spill-over. On crée un outil, la monnaie unique, et il fabrique du fédéralisme.On nous dit que puisque nous avons une monnaie unique, il nous faut nécessairement un Ministre des Finances européen qui fasse et défasse les budgets nationaux au détriment de parlements nationaux souverains et puisque nous avons une monnaie unique, il nous faudrait un président de la Commission élu au suffrage universel direct comme le suggère Angela Merkel.Ce spill-over, ce débordement, n’est jamais que le nom sophistiqué de la fuite en avant. Ceux qui ont fait de la randonnée une fois savent que parfois, il est plus raisonnable de revenir à la bifurcation et de prendre la bonne route que de s’entêter à avancer dans la mauvaise direction.Le Président de la République a commencé à changer la donne en Europe, et d’abord en rompant le tête-à-tête entre la France et l’Allemagne et en tendant la main à l’Espagne et l’Italie. Le Président de la République a compris que la France était un pays du nord et du sud, une passerelle. C'est notre force et cela nous donne une responsabilité spécifique en Europe.Nous avons besoin désormais d’une réorientation de l’Europe qui appelle une nouvelle construction politique. Le référendum de 2005 nous l'a appris, l'Europe meurt de ces bricolages fonctionnels, de la fuite en avant. Les peuples crient, il faut les entendre. Les politiques d'austérité aggravent cette situation et font peser sur l’Union Européenne une menace politique réelle.Je vais faire une faute qu'un jeune parlementaire peut se permettre. Je vais doublement préjuger du résultat.Mardi, le traité sera ratifié.Sans nos voix, sans d'autres voix à gauche, il sera voté.Mais je suis convaincu également qu'il ne sera pas appliqué. Le traité sera voté comme le dernier article d'une période révolue, comme un mauvais héritage.Monsieur le Premier Ministre, nous comptons sur vous pour que la donne change en Europe, pour le retour du réalisme, politique et économique, pour le retour des peuples, ceux qui revendiquent aujourd'hui dans les rues comme ceux qui rentre la tête dans les épaules en espérant que tout va bien se passer. 

Pour que la donne change en Europe, vous pouvez compter sur nous et nous comptons sur vous.

 

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