Nous savons que la réussite ou non du quinquennat passera par des changements que nous devons faire émerger en pesant dans le débat public. Le redressement de la France passe par la reconquête industrielle et la compétitivité de nos entreprises. Il passe aussi par la réorientation de la construction européenne.
Nous avons la volonté que la majorité s'occupe de l'essentiel : l'emploi, le redressement de la France qui appelle des réformes sociales et fiscales plutôt que des réformes sociétales qui renforcent le trouble et l'inquiétude des citoyens.
Nous devons apprécier précisément les possibilités et les limites d'un mouvement comme le nôtre, précise notre motion d’orientation. Notre rôle ne consiste pas à réciter un bréviaire républicain mais de faire avancer par la pertinence de nos analyses la conscience de la gauche et du pays tout entier. Il faut redonner à l'économie française sa compétitivité pour réindustrialiser le pays, c'est un axe long, difficile mais nous appelons à une mobilisation.La France a toujours eu un rôle d'impulsion, elle doit le garder. Le MRC assume la politique fiscale du gouvernement qui fait fuir les nouveaux émigrés de Coblence, les vichystes d'aujourd'hui. Programme d’action du MRC en 2013 1) Création dès janvier 2013 d'un comité de liaison et de coordination des partis de la majorité, auquel les Verts et les radicaux de gauche ont également souscrits. La gauche, c’est le débat. Il est logique qu’il y ait des discussions entre les partis de gauche qui soutiennent le gouvernement.2) Il nous faut nous renforcer et préparer les
prochaines échéances. C'est notre tâche de 2013. Faire l'impasse comme nous
l'avons fait en 2004 puis en 2009 nous est interdit. Il nous faut nous asseoir
sur le grand mépris que nous inspire le Parlement Européen et entrer dans la
bataille.
L'Union européenne est à la croisée des chemins, le saut en avant fédéral a été
repoussé lors du Conseil Européen de Bruxelles mais le débat reviendra.
Les citoyens savent ce que nous ne voulons pas, ils ne savent pas toujours ce que nous voulons. Le savons nous-même ? N'avons-nous pas besoin d'y travailler encore, de préciser nos orientations et nos propositions au regarde de la crise qui perdure et dont il faudra bien sortir autrement que par la fuite en avant dans le fédéralisme, c'est à dire la perte de toute souveraineté, que propose les européistes. Invitons nos concitoyens à voir la réalité en face : avec l'austérité et les plans imposés, ce sont les nations et les peuples qui sont mis en tensions. Les apprentis-sorciers ne sont pas les souverainistes mais bien les bruxellois.
C'est pourquoi le MRC propose de tenir une convention sur la question européenne, un exercice avec lequel il nous faut renouer. Cette convention devra être précédée de conventions locales ouvertes. Ouvertes aux autres partis de gauche, aux associations, au monde du travail, aux entrepreneurs, à ceux qui réfléchissent à l'avenir de l'Europe, tous ceux qui se sont passionnés pour le débat de 2005, à tous ceux qui veulent sortitr la France de l'ornière et de l'Europe du déclin. Nous pratiquerons l'introspection en public car il nous faut construire les bases d'une liste aux prochaines élections européennes.
3) En 2014 auront lieux des élections municipales qui restent le scrutin le plus populaire après la présidentielle, le plus vivant. Localement aussi 2014 se prépare maintenant.
Le parti et la fédération des élus devront être attentifs au texte sur la décentralisation qui viendra au Parlement en début d'année et qui sera lui aussi un champs de discussion, voire de bataille, entre les gauches, à un moment où la majorité bénéficie collectivement d'une forme d'hégémonie locale qui exacerbe les conflits de pouvoir. Plusieurs séminaires de préparation des élections municipales seront organisés au cours de l'année 2013 pour permettre de former nos militants, partager les expériences, réfléchir à des propositions qui fasse vivre la République partout et d'abord au coin de la rue.
La gauche au pouvoir n'a pas le droit d'échouer. C'est notre responsabilité. La gauche doit regarder loin devant et ne pas avoir le nez dans le guidon. L'horizon ce doit être la République, la République partout, à l'Ecole, au boulot, dans la rue. C'est notre devoir de faire vivre l'exigence républicaine.
Nous le devons à Jean-Pierre Chevènement qui nous a montré le chemin et donné un logiciel de qualité au MRC. Nous sommes plus qu'un parti politique. Le MRC, c'est une boussole républicaine pour la gauche et pour la France.
Les dernières semaines ont été
marquées par l'affaire de Florange et d'Arcelor-Mittal.
Nous avons soutenu l'option de la nationalisation qui aurait marqué une rupture
profonde, difficile mais conforme à l'intérêt national car la France besoin de
la sidérurgie qui n'est pas une industrie du passé mais un secteur de
haute-technologie.
L'interventionnisme public fait son chemin et il faut bien mesurer qu'Arnaud Montebourg n'est sorti ni vaincu ni humilié si l'on veut faire l'effort de regarder le tableau dans son ensemble. Il faut à présent veiller au respect de l'accord. C'est la tâche des représentants des salariés mais aussi de l'Etat.
Sur le droit de vote des étrangers, la direction du PS fait sait que le droit de vote des étrangers aux élections locales ne se fera pas. La bonne solution, c'est la naturalisation en vue de l'intégration. Il faut faciliter les conditions d'accès à la nationalité française. C'est ce qu’a entrepris, à juste titre, Manuel Valls. Au MRC, nous défendons la citoyenneté de plein exercice : la République doit fabriquer des Français. Le seul vote aux élections locales est une mesure de sous-citoyenneté. Cela pourrait avoir du sens dans un Etat fédéral ou dans un pays où l’accès à la nationalité est difficile. Fort heureusement, la France est un Etat unitaire et l'accès à la citoyenneté repose ici sur le droit du sol. C’est donc une erreur de saucissonner la citoyenneté. D'une façon générale, arrêtons d'enflammer la France avec des questions marginales. Ces réformes dites sociétales sont trop souvent le cache misère d'une insuffisante prise en compte des questions économiques et sociales. Il faut mobiliser sur l'essentiel, et surtout ne pas s'égarer sur des chemins de traverse. Le MRC n’est pas non plus favorable au projet de loi sur le mariage homosexuel ainsi qu’à la procréation médicalement assistée (PMA). Les sujets qui concernent la masse des Français, c’est le chômage et la compétitivité.
Pierre Rousseau 1er secrétaire fédéral du MRC86
Président de l’Union Régionale MRC Poitou-Charentes
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